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Session Criminelle : Service Bertrand déclaré coupable et condamné à 20 ans de travaux forcés suite à la disparition d’un conducteur de mototaxi

Les audiences de la Cour Criminelle de la Cour d’Appel de Bangui, se poursuivent. Au cours des audiences du jeudi 07 décembre 2023, dans l’«Affaire Ministère Public contre Kolé Ghislain et Service Bertrand, poursuivis pour association de malfaiteurs et assassinat, la Cour a décidé de juger un seul prévenu, car Kolé Ghislain s’est évadé. Les faits se sont déroulés le 31 décembre 2018 où le défunt Bissafi Marius, conducteur d’un taxi-moto a été tué.

En République Centrafricain, le phénomène taxi-moto, favorise les transports urbains et interurbains. Ce secteur est pratiqué par la majorité de jeunes. Ces derniers ne cessent d’être victimes des crimes atroces et d’enlèvements de la part des bandits armés.

C’est ce qui est arrivé à Bissafi Marius, conducteur de taxi-moto qui a été enlevé dans l’exercice de ses fonctions le 31 décembre 2018 où, son corps a été retrouvé plus tard, le 3 janvier 2019 au village Bouboui, vers Pk 45, sur la route de Boali.

Selon la déposition de l’une des parents du défunt, lu par le Président de la Cour, Laurent Ouambita, leur frère n’avait aucun antécédent à quelqu’un. Or, la sœur de la victime était en train de préparée au moment où l’accusé Service Bertrand, se passait, tenant en sa main gauche, un téléphone dépourvu de batterie avec un caillou de l’autre main commençait soudainement à crier, «Marius petit frère, qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu puisses me barrer le passage ?», alors que ce petit frère est déjà décédé. Ce qui a fait réagit le membre de la famille du porté disparu.

Prenant la parole, au cours de son réquisitoire, le 3ème Avocat général, Maxime Mazou, Représentant le Ministère Public, a rappelé les faits tout en mettant un accent particulier sur les articles du Code Pénal Centrafricain, liés aux deux (2) chefs d’accusation portés contre de l’accusé Service Bertrand, notamment 411, 412, 52, 54 et 58. Pour le Ministère Public, ces genres d’infractions valent la peine des travaux forcés à temps.

La défense de l’accusé de son côté, ne reconnait pas les différentes infractions portées contre son client Service Bertrand, faute de preuves et de cohérence dans les dires. Et plaide donc l’acquittement purement et simplement de l’accusé.

Après l’affaire mise en délibéré, Laurent Ouambita, Président de la Cour, a donné la sentence suivante : «La Cour, au nom du Peuple Centrafricain, après en avoir délibérée, conformément à la Loi, avec le concours des jurés statuant publiquement, contradictoirement à l’égard de l’accusé en matière criminelle et en dernier ressort, avec le concours des jurés et à la majorité des voix. Sur la culpabilité, déclare l’accusé Service Bertrand, coupable d’association de malfaiteurs et d’assassinat. Faits prévus et punis par les Articles 411, 412, 52 3, 54 et 58 du Code Pénal. En répression, lui accorde des circonstances atténuantes en application de l’Article 50 dudit Code. En conséquence, condamne l’accusé à 20 ans de travaux forcés. Réserve les intérêts civils».

Etant âgé de trente (30) ans, Service Bertrand va purger sa peine à la maison carcérale de Ngaragba, dans le 7ème arrondissement pour servir d’exemple à ceux qui veulent excéder dans la pratique d’enlèvements, de kidnappings et autres formes de crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre de paisibles innocents de revenir à la raison.